Masou Kishin - Super Robot Taisen Gaiden



- Intro -

Le plus grand jeu de tous les temps (avec Final Fantasy VI).
Comment ? Un peu pauvre comme argumentation dites-vous ? Mmh, certes… MK (attention, ce n’est pas l’abréviation de Mortal Kombat ici !) est un hors-série qui permet déjà d’éclaircir certains points obscurs du scénario de la première tétralogie de SRT, même si fondamentalement le gameplay reste le même.
Il s’agit d’un des derniers jeux de la console (même si le dernier soft Super Famicom date de 2000) et par-là même la réalisation est assez exceptionnelle.

- Scenario -

Tout débute avec l'arrivée du héros, Masaki Ando, dans le monde souterrain/parallèle de La.Gias dont la porte d’accès se trouve quelque part au Tibet. La.Gias compte 1,5 milliards d’habitants, l’écrasante majorité autochtone, mais compte aussi quelques gens de la surface (et qui sont les persos principaux du jeu).
Il n’y a que deux continents, Eold et Nazan, comportant une dizaine de pays (royautés, républiques, autres…).
Le scénario concerne principalement les territoires à l’histoire cinq fois millénaire de Langran, Bagonia (ayant acquis son indépendance vis-à-vis du premier 150 années avant le début du jeu) et Shutedonias, ennemi héréditaire de Langran. Ce monde nous est légèrement supérieur technologiquement, à quoi s'ajoute une pratique répandue de la magie et de l'alchimie. Nous sommes donc en présence d’un univers alliant avec bonheur science-fiction et heroic-fantasy.
Masaki fait partie de ces Terriens « invoqués » par Langran, gouverné par le Roi Alzarl, et dont le but est de protéger le royaume à l'aide des divers Masoki, robots géants liés aux différents éléments.
Il existe seize Masoki « bas de gamme », pilotables par n'importe qui et quatre Maso Kishin, respectivement Granvelle du feu, Gaddès de l'eau, Zamshid de la terre, et Psybuster du vent, appareils possédant quasiment une âme et ne pouvant être pilotés que par les humains qu'ils auront choisis à l'exception de tout autre, et auxquels ils sont liés psychiquement. Seul des Terriens de la surface sont susceptibles de devenir pilotes de Maso Kishin, car les gens nés sur La.Gias manquent de plana (pour simplifier, disons qu’il s’agit d’une catégorie de force psycho-magique). Les pilotes de Maso Kishin sont également accompagnés de Familia, animaux d’origine surnaturelle censés refléter la personnalité de leur maître, et doués de parole.

Le soft est chronologiquement divisé en deux campagnes : avant Dai 2-Ji, et après Dai 4-Ji (environ une année sépare les deux). Néanmoins, nous sommes dans un jeu 100% original, et on n’entendra donc jamais parler des autres licences utilisées dans la série. Exit Gundam, Raideen et consorts…

- Gameplay -

La carte passe en 3D isométrique, c’est joli mais on regrettera l’impossibilité de visionner la carte dans son ensemble. 3D isométrique oblige, désormais votre robot peut se tourner dans 4 directions possibles.
Ainsi, vous pouvez par exemple attaquer par le côté ou par-derrière (fourbe mais terriblement efficace : le double de dommages…) Seul les boss se retourneront (parfois). Bien sûr, vous êtes vous aussi vulnérable…
Autre nouveauté propre à Maso Kishin. Chacun des robot est lié à un élément (eau, terre, feu, vent). Supposons que votre mecha soit associé à l’eau ; et bien si vous le placez dans une rivière, ses caractéristiques augmenteront !
Autrement, le système est identique à celui du Dai 4-Ji. Il en va de même pour la difficulté, très abordable.


- Mon avis -

Penchons-nous d’abord un peu sur l’aspect technique. Et bien bon sang, Banpresto s’est surpassé !!!
Ce soft est clairement l’un des plus beaux de la Super Famicom !! Les sprites sont détaillés et fourmillent de couleurs. Honnêtement, la plupart des jeux 32 bits font à peine mieux.
Quant au character design, il est de toute beauté ! Signé Sachiko Kawano, qui à compter de ce jour, est devenue la designer officielle pour tous les SRT. Le mecha design est bien entendu lui aussi extrêmement réussi. Ce SRT(qui n’en est pas un) est l’un des très rares à voir ses mechas en taille réelle et non en SD.
Il faut bien reconnaître que ça a la classe, et s’accorde davantage avec l’ambiance du jeu. Il est dommage que lors des attaques, les robots ne soient toujours pas animés, mais c’est un aspect qui perdurera encore 4 ans chez l’éditeur…

Les musiques sont divines. Je vous conseille fortement l’OST du jeu, qui dispose en plus de version rejouées excellentes. A noter qu’on a même quelques voix digit !! Mais la, on voit tout de suite qu’on n’est pas sur CD…

Le scénario est bon, mais c’est surtout la psychologie des personnages que je trouve vraiment extraordinaire ; jamais dans un autre jeu (sauf peut-être Final Fantasy 6, et encore à un degré moindre) je n’ai autant « senti » les personnages, quasiment vivants. Par ailleurs, du fait qu’il s’agit d’un soft « multi-scénario », de grands changements peuvent s’opérer d’une partie à l’autre.

Il existe en fait quatre fins, l’une d’entre elle étant très dure à obtenir (la « vraie » fin, dirons-nous), et deux autres étant des « bad ending ». De toutes façons, le scénario est assez sombre dans l’ensemble, et j’avoue que c’est le seul jeu vidéo, de toute ma vie de joueur, qui ait réussit à me faire pleurer.
Je voudrais à ce sujet souligner un aspect important du jeu, Maso Kishin est résolument adulte.
On peut même sérieusement se demander comment un jeu pareil a pu voir le jour sur une machine d'un constructeur tel que Nintendo, réputé tout public, qui plus est au milieu des années 90.
Tout d’abord, le rapport avec la guerre, omniprésent, mais c'est une guerre qui fait peur, car terriblement réaliste. Cela commence très tôt, puisque lors d'un de ses premiers combat , Masaki tue accidentellement son adversaire, ce qui lui cause un énorme choc; il lui faudra les paroles et la présence réconfortante de Wendy pour l'aider à reprendre confiance en lui et comprendre qu’une guerre « propre » (comprendre ici par robots interposés), ça n’existe pas. Un certain nombre de personnages bons, parfois parmi les plus importants, meurent au cours du jeu. Ou peuvent mourir (certains sont parfois « sauvables » sous certaines conditions, mais pas tous). En outre, les textes sont parfois assez chauds… Les mots coucher avec, homosexualité, et même nécrophilie(!) apparaissent clairement.

Même si Masou Kishin n’est pas un « vrai » SRT, il fait néanmoins intégralement partie de la série. Maintenant, le joueur qui joue uniquement pour les licences ne daignera peut-être pas s’y attarder.
C’est dommage car il passera à côté de l’un des meilleurs jeux du monde…



LVD